Utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour éduquer les enfants du primaire sur la nutrition présenterait des avantages pour les différents acteurs impliqués, en plus d’avoir un impact positif sur les enfants.
Ce sont les conclusions de la récente étude du CEFRIO (Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations) dont le rapport vient d’être publié. Le projet, mené en collaboration avec les Producteurs laitiers du Canada (PLC), visait à tester de nouvelles façons d’augmenter l’accès à des services en santé pour les enfants en milieu scolaire. Pour ce faire, trois commissions scolaires et les centres de santé et des services sociaux couvrant leurs territoires ont été invités à mettre en place dans leurs écoles des ateliers issus de huit programmes préalablement développés par l’équipe des diététistes/nutritionnistes des PLC à l’intention des enseignants de tous les cycles du primaire, des enseignants en éducation physique et à la santé et des éducateurs des services de garde des écoles. Comme les ressources en professionnels de la santé sont limitées, l’implantation de ces ateliers a été réalisée par le biais d’une mise en réseau possible grâce à l’utilisation des TICs (principalement des web conférences et des capsules enregistrées), ce qui a facilité la collaboration entre intervenants de la santé et de l’éducation. À titre d’exemple, il est arrivé que des élèves de différentes écoles participent à une dégustation d’un même plat et partagent leurs impressions en ligne, ou qu’une nutritionniste présente la valeur nutritive de différents fruits et légumes à l’aide d’illustrations ou de vrais aliments et questionne les élèves à leurs sujets sans avoir à quitter son bureau.
À la suite de la mise en œuvre du programme, les acteurs de deux des Commissions scolaires ont été interrogés afin de déterminer les retombées de cette mise en réseau d’un programme sur l’éducation à la nutrition pour les élèves, les professionnels de l’éducation, les professionnels de la santé, ainsi que les centres de santé et de services sociaux (CSSS) et les commissions scolaires. La recherche met en évidence deux types d’avantages. En plus d’avantages inhérents à l’utilisation des TICs (économie de temps et d’argent, accès à des services non disponibles autrement), la mise en réseau permet une diversification des modalités d’intervention. L’initiative aurait aussi permis aux enfants d’améliorer leurs connaissances sur la nutrition et favorisé l’adoption de nouvelles habitudes alimentaires, une plus grande ouverture sur le monde à l’extérieur de leur école ou de leur communauté, le développement d’un sens critique face à l’alimentation, une meilleure connaissance de leurs goûts et de leur corps, un transfert des connaissances d’un milieu à l’autre (exemple : les acquis à l’école sont transposés à la maison). L’expérience aurait même aidé certains enfants à développer leur confiance en eux.
Certaines conditions sont toutefois nécessaires pour favoriser l’implantation de telles initiatives. Les auteurs soulignent ainsi l’importance 1) de laisser un temps d’adaptation et d’appropriation aux différents acteurs du projet, 2) de désigner un responsable de projet qui s’assurera de sa mise en place optimale (accompagnement) et de la gestion des irritants, 3) de travailler la complémentarité entre les partenaires qui proviennent de milieux de pratique différents, et 4) d’assurer une présence sur le terrain, pour faciliter l’implantation ce qui implique notamment, de faire preuve de créativité.