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L’utilisation d’un coach virtuel a-t-elle un impact sur le niveau d’activité physique d’adultes ayant un surpoids?

Une étude américaine[1] a récemment montré que l’utilisation d’un coach virtuel (en plus de l’utilisation d’un pédomètre et d’un programme en ligne) peut aider les adultes ayant un surpoids à maintenir un certain niveau d’activité physique pendant plusieurs semaines.

L’étude a été effectuée auprès d’une soixantaine de personnes âgées entre 20 et 55 ans et ayant un indice de masse corporel (IMC) compris entre 25 et 35. Les participants, étaient pour la majorité des femmes, blanches, avaient complété des études universitaires, et ne présentaient pas de problème de santé particulier les mettant à risque quant à la pratique d’une activité physique. Chaque participant devait porter un pédomètre en tout temps pendant 12 semaines et pouvait consulter sur le site Internet du fabricant la représentation graphique de son niveau d’activité physique et se programmer des objectifs à atteindre.

Afin de valider l’impact du coach virtuel, les participants étaient divisés en deux groupes de façon aléatoire. Dans le groupe expérimental, les participants avaient également accès, trois fois par semaine, à un coach virtuel (totalement automatisé) qui leur envoyait des messages personnalisés grâce aux données concernant leurs efforts physiques (données téléchargées à partir des pédomètres) et leurs objectifs déclarés.

En plus de répondre aux questions des participants, le coach virtuel offrait :

  • Des réponses aux questions des participants : dans la mesure où le système n’était pas configuré pour donner des réponses personnalisées, les usagers devaient sélectionner la réponse qui leur convenait le plus parmi une liste d’options automatisées
  • Des «trucs» pour augmenter l’activité physique journalière
  • Des objectifs personnalisés
  • Des conseils afin de maintenir une alimentation et un niveau d’activité physique appropriés après la fin de l’étude

Par ailleurs, les participants étaient contactés par le personnel de l’étude advenant le fait que des données issues du pédomètre n’étaient pas téléchargées ou que le coach virtuel n’avait pas été consulté pendant sept jours consécutifs, et ce dans le but d’éviter une perte de données trop importante et de  s’assurer que les consignes de l’étude étaient respectées.

Les résultats démontrent, un maintien du nombre de pas effectués par jour dans le groupe expérimental, contrairement au groupe contrôle, entre le début et la fin de l’étude. Par contre, les auteurs ne constatent pas d’augmentation du degré d’activité physique entre le début et la fin de l’étude, ce qui s’explique probablement par le fait que lors la première journée d’évaluation, les participants avaient déjà augmenté leur nombre de pas quotidien, comme le ferait n’importe quel individu qui débute un programme de remise en forme.  Les auteurs n’ont pas non plus observé de changement significatif en ce qui a trait aux variables secondaires de l’étude, soit : la perte de poids,  l’indice de masse corporel, le stade de changement de l’activité physique (fait référence au modèle transthéorique du changement de Prochaska, Norcross et DiClemente: plus d’informations ici), le sentiment d’efficacité, les bénéfices et les barrières face à l’activité physique, et enfin,  la satisfaction face au programme. Les participants du groupe contrôle soulignaient par contre que le coach virtuel les motivait à devenir plus actifs (58%) et qu’ils se sentaient coupables s’ils n’honoraient un « rendez-vous » avec leur coach (87%).

Les auteurs concluent que le coaching virtuel peut être un ajout intéressant et peu coûteux aux outils déjà existants  en ce qui a trait à la promotion de l’activité physique dans la mesure où il a un impact sur les participants.  Cependant, il serait important d’ajuster le programme de coaching afin que son contenu puisse être utilisé pendant plusieurs semaines sans lasser les utilisateurs. Il serait également important de réaliser cette étude avec un échantillon plus représentatif de la population et ainsi s’assurer de la généralisation des résultats.

Sur le même sujet avait lieu récemment, à l’Hôpital Sainte-Justine, le 3ème colloque annuel sur la prévention cardiovasculaire chez les jeunes dans le cadre duquel était examiné le rôle des médias sociaux, des vidéos, et plus largement des technologies pour la prévention et la lutte contre l’obésité chez les jeunes. Nous rendrons compte de cet évènement dans de prochains billets.  

À propos Farah Jamal

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